L’après Gris n’est toujours pas rose
Nomada Studio a frappé très fort d’emblée en 2018 avec Gris, un magnifique jeu de plateforme édité par Devolver Digital. Un titre à la direction artistique soignée qui nous plongeait dans une aventure touchante. Le studio espagnol a remis ça l’année dernière avec Neva, un jeu de plateforme et d’action toujours soutenu par Devolver Digital et que nous avons enfin parcouru. Vaut-il autant le détour que Gris ? Réponse dans ce test.
Neva lorgne un peu plus du côté de l’action.
Dénué de textes ou de dialogues, Neva nous emmène dans un monde fantastique avec une jeune femme liée à un louveteau. Leur monde est en proie aux ténèbres et, après une première attaque pour le moins traumatisante, le duo part à l’aventure pour sauver leur monde, de plus en plus sombre. L’histoire de Neva, c’est celle de deux êtres luttant contre les ténèbres et qui vont devoir s’entraider et se soutenir au fil de l’aventure. Un scénario qui se savoure lentement, au fil des scènes marquantes et de quelques cinématiques, avec un final particulièrement émouvant, bien qu’un poil prévisible. Il ne s’agit pas simplement d’une guerrière aidant un louveteau à survivre, le message est évidemment plus profond et fait indubitablement écho à celui de Gris, même s’il est loin d’être aussi subtil.
Contrairement à Gris, Neva lorgne un peu plus du côté de l’action. Alba, l’héroïne contrôlée par le jeu, est armée d’une épée pour éliminer les sombres ennemis qui se dressent devant elle et Neva, le louveteau. Un système de combat qui montre rapidement ses limites : il suffit d’enchaîner les combos de trois coups et d’esquiver au bon moment pour vaincre les adversaires, ce n’est guère passionnant après quelques combats, même si le jeu tente de se diversifier avec des ennemis qui évoluent au fil de l’aventure, nous obligeant à utiliser toutes les mécaniques de gameplay pour nous en sortir. Le titre fait surtout la part belle à la plateforme, il faut maîtriser les timings du saut et du dash pour atteindre certaines plateformes, les plus motivés iront même chercher tous les collectibles (des fleures à atteindre à des endroits compliuqués) au prix de quelques crispations en enchaînant les acrobaties aériennes.
En plus d’attaquer, Alba peut effectuer un double saut et même une attaque plongée lorsqu’elle est en l’air. D’autres capacités se débloquent au fil des chapitres (elles valent le coup d’être découvertes manette en main), mais même avec elles, les combats ne gagnent pas vraiment en intensité et en complexité si vous êtes habitués aux jeux d’action. En mode Normal, le joueur dispose de trois points de vie, qu’il est possible de récupérer en enchaînant les attaques ou en terminant un combat grâce à Neva. La difficulté vient principalement du nombre des ennemis et des hitboxes parfois douteuses, mais rien de bien méchant.
Si l’action n’est pas votre fort, sachez que la mort n’est jamais très punitive et vous ramène juste au début du combat ou avant la chute. Au pire, Neva propose un mode Histoire avec une santé infinie, le rendant accessible aux joueurs et joueuses de tout âge et tout niveau, comme l’était Gris. De toute façon, les combats ne sont clairement pas l’intérêt du jeu. Cependant, il faut reconnaître que quelques affrontements contre les boss arrivent à tirer leur épingle du jeu, car très bien amenés, parfaitement mis en scène et surtout bien équilibrés pour offrir un peu de défi, demandant de mourir quelques fois pour apprendre les attaques de l’ennemi et les éviter avec une esquive bien placée. Des affrontements épiques qui résultent de victoires particulièrement savoureuses.
Enfin, lorsqu’elle n’est pas en combat, Alba peut appeler Neva et le caresser, c’est adorable, mais ça ne sert absolument à rien. Bien qu’un bouton soit dédié à cela, les interactions entre les deux protagonistes sont trop rares et le côté « mignon » de Neva est oublié dès la fin du premier chapitre, qui fait office d’introduction pour le joueur, comme pour le louveteau. Dommage, il y avait sans doute mieux à faire avec ces compagnons.
Clint008 Rédacteur – Testeur |