VSM World

EDITO – Technologie ou coupable facile ? La polémique des lunettes connectées Meta analysée…

Analyse de l’attaque de La Nouvelle-Orléans

Le 1er janvier dernier, une attaque tragique a eu lieu à La Nouvelle-Orléans, où Shamsud-Din Jabbar, un Américain de 42 ans originaire du Texas, a utilisé un véhicule pour foncer dans la foule sur Bourbon Street, causant la mort de 14 personnes et blessant une trentaine d’autres. Les enquêtes ont révélé que le terroriste avait effectué des repérages préalables en utilisant des lunettes connectées de la marque Meta. Ces lunettes, ressemblant à des lunettes ordinaires, permettent à l’utilisateur d’enregistrer des vidéos et des photos en mode mains libres. Le jour de l’attaque, il portait ces lunettes, bien qu’il ne les ait pas activées pour enregistrer ou diffuser l’événement. De nombreux médias dont des français, comme BFM, TF1, CNEWS, et Le Figaro, ont largement commenté cette affaire, exprimant leurs inquiétudes face à l’utilisation de ces technologies et leurs potentiels abus.

Pourquoi concentrer le débat sur ces lunettes, alors qu’un smartphone aurait permis les mêmes repérages ? De plus, des dispositifs tels qu’une caméra de type GoPro fixée sur un casque de vélo permettent également de filmer discrètement des environnements tout en passant inaperçus dans un contexte urbain. Cette focalisation ignore que la technologie est un simple outil, et que le véritable problème réside dans l’intention criminelle. Par ailleurs, l’argument selon lequel ces lunettes seraient plus “discrètes” qu’un smartphone est discutable : sortir un smartphone pour filmer passe souvent inaperçu, alors que ces lunettes restent marginales et perçues comme suspectes.

Lorsque de nouvelles technologies apparaissent, elles attirent souvent une attention disproportionnée. Les drones, les applications de messagerie cryptée, ou les réseaux sociaux ont tous été accusés de faciliter des actes criminels. Cependant, ces outils ne sont que des moyens, pas des fins. Ce n’est pas la technologie qui est responsable, mais celui qui s’en sert. En désignant un bouc émissaire technologique, on détourne l’attention des véritables débats, comme la prévention de la radicalisation ou l’amélioration des systèmes de surveillance.

Cela ne signifie pas que ces technologies doivent être laissées sans contrôle. Un encadrement proportionné, basé sur une compréhension des risques réels, est nécessaire. Mais il serait vain de blâmer ces lunettes pour un drame dont elles ne sont qu’un moyen. Des mesures, comme une meilleure sensibilisation et des garanties sur la protection des données personnelles, permettraient de limiter les abus tout en préservant l’innovation.

L’innovation technologique continuera d’avancer. Plutôt que de craindre ces progrès, il est essentiel de les intégrer dans nos sociétés de manière responsable. Blâmer les lunettes connectées pour les actes d’un individu, c’est comme blâmer une voiture pour un accident. Ce n’est ni logique, ni constructif. La vraie question est de savoir comment prévenir ces drames en agissant sur leurs causes profondes.

La controverse autour des lunettes Meta révèle autant notre fascination pour la technologie que notre incapacité à affronter les problèmes de fond. Espérons que cette tragédie puisse être l’occasion d’un débat plus constructif, où responsabilité individuelle et collective seront au centre des discussions.

redacteur vignetteEric de Brocart
Fondateur – Directeur de publication
Magicien professionnel, quand je ne suis pas derrière mon PC, photographe amateur, quand j’ai le temps et surtout un grand passionné de réalité virtuelle.
Me suivre : Youtube GamergenTwitter GamergenInstagram GamergenFacebook Gamergen

SOURCE